Silvio Proto passe le gardien d’Anderlecht à la loupe : “Kasper Schmeichel est un homme de grands rendez-vous”
Silvio Proto analyse le changement qui s’est opéré chez le gardien d’Anderlecht en 2024, avec... dix buts sauvés en plus qu'Anthony Moris.
- Publié le 18-04-2024 à 12h59
“Un gardien d’Anderlecht doit faire gagner des points à son équipe. Ce n’est que comme ça qu’on gagne un titre. Le bilan de Schmeichel est à l’équilibre : il a fait gagner quelques points à son équipe et il en a fait perdre quelques-uns. Moris, lui, en a rapporté à l’Union. ”
Cette analyse de Silvio Proto date d’il y a trois mois et était justifiée en jugeant la première moitié de saison de Kasper Schmeichel (37 ans). Les choses ont changé depuis lors avec plusieurs matchs référence pour le Danois et notamment une performance cinq étoiles face à l’Union. “Il a clairement commencé à rapporter des points à lui seul, affirme Proto. Les attentes à son sujet étaient grandes. Il a un nom, un palmarès, un statut. Tout le monde pensait qu’il évoluerait à son niveau actuel dès le début de saison.”
En mode diesel
Un chiffre résume son renouveau : 6,5. En 2024, il tourne à 6,5 de moyenne dans les cotes de la DH sans jamais descendre sous 6 sur 10. Les contreperformances de 2023 sont loin derrière lui. “Il a commis l’une ou l’autre erreur et on ne lui a pas pardonné car il est arrivé pour tirer l’équipe vers le haut”, résume Proto.
Son poids a été pointé du doigt tout comme son manque de vitesse. Il ne sera plus jamais le Schmeichel du titre avec Leicester il y a huit ans mais compense autrement. “Prenons une phase face à l’Union en exemple, explique Proto. Il manque sa sortie mais réussi à directement se reconcentrer pour sortir un bel arrêt. Il oublie directement pour être au top sur la deuxième phase. Ça, c’est un signe d’un gardien en confiance et bourré d’expérience. Face à Genk, Anthony Moris fait la même chose mais il n’est pas en place pour compenser sa sortie manquée.”
C’est sur sa ligne que Schmeichel est le plus bluffant selon les spécialistes. “Warleson, le gardien du Cercle, est aussi énorme dans ses réflexes. Schmeichel a retrouvé de l’explosivité. Il est plus athlétique qu’en début de saison, ce qui lui permet de sortir des ballons chauds. Puis, aux pieds, c’est un vrai régal.”
Le gardien qui a empêché le plus de buts
Brian Riemer a affirmé, tableau à l’appui, que son gardien avait le meilleur ratio d’apport offensif et défensif de Pro League. Wyscout permet d’affirmer que Schmeichel a évité plus de buts que n’importe quel autre dernier rempart en championnat de Belgique cette saison. Ce calcul affirme qu’il a empêché 8,2 buts d’être inscrits. Il est le seul gardien de playoffs 1 dans le top 6, Vandevoordt n’étant que sixième (5,4) et Warleson huitième (4). Anthony Moris se retrouve à l’autre bout du spectre avec 2,5 buts pris en plus que ce qui était prévu.
Anderlecht aurait encaissé huit buts de plus sans Schmeichel.
“Dix buts de différence entre les gardiens des deux premiers du championnat, c’est énorme, souffle Proto. Regardez les playoffs. Schmeichel, Warleson et Jackers ont pris des points pour leur équipe et qui fait de bons playoffs pour l’instant ? Anderlecht, le Cercle et le Club. Je reste persuadé que pour être champion tu as besoin de trois éléments : une défense solide, un attaquant qui marque et un grand gardien.”
L’homme des grands rendez-vous
Silvio Proto tient à rappeler une de ses déclarations de début d’année. “J’ai affirmé qu’il serait au rendez-vous en playoffs. Schmeichel confirme ce que je disais. Il est un gardien de grands matchs. Il se révèle sous la pression.”
Schmeichel fait partie des joueurs du RSCA à connaître la pression de la course au titre. “Même s’il n’avait rien à perdre avec Leicester à l’époque, il sait qu’une erreur peut tout changer. Cette expérience est cruciale et c’est pour cela que je ne l’imagine pas relâcher la pression. Un gardien qui a tout connu comme lui vit pour ces moments chauds.”
Anderlecht doit-il le conserver ?
Les sept matchs à venir pourraient être les derniers de Schmeichel en club. Au vu de ses performances et de l’absence de concurrence – Mads Kikkenborg n’est, selon Brian Riemer, pas prêt à être le numéro 1 la saison prochaine – la question d’une prolongation de contrat se pose de plus en plus. “Il performe, ne coûte pas très cher (NdlR : il a un salaire estimé à 250 000 euros l’année, l’un des plus petits du vestiaire). Le calcul semble vite fait, non ? Le garder semble être une bonne idée. Reste à connaître sa motivation. Il a signé pour se préparer pour l’Euro. La Ligue des champions semble être une belle carotte.”